tout l'or des nuits
La nuit quand tout est éteint, quand quelque chose a sombré et nous-mêmes basculé dans le rêve, cet autre regard, c'est bien, dans l'obscur, une immense clarté, une voie lumineuse qui s'est ouverte vers d'autres nébuleuses. Bref, dans ce basculement de l'inconscient sur ma grève, arriva ce que je ne saurais raconter comme un messager cornélien ni comme un poète nostalgique : ce cadeau inestimable, ce présent qui n'est ni plus ni moins qu'une perception étonnamment agrandie. Et il faut maintenant s'en servir. La mettre sur le chantier de l'Autre, la déclarer sortie de la solitaire jouissance. Puisqu'elle en est sortie. Puisqu'elle en est issue, même.
C'est bien d'en sortir qu'elle tient sa lumière, comme l'étoile filante sortant du vide sidéral pour pénétrer l'atmosphère. C'est cette lumière entrevue qui peut écrire dans les chantiers ouverts ici-bas. Hors de la jouissance de l'inconscient. Il est probable qu'ici-bas – ou ici-haut, dans la vie de veille – dans les chantiers, elle fonctionne aussi comme une flamme. Que brûle-t-elle au juste ? qu'éclaire-t-elle ?