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sentiers en cours
13 décembre 2007

vers le texte

Comme j'écris, le rêve écrit. Nous sommes deux à le faire. Celui qui veille, celui qui dort.
Nous n'écrivons pas tout à fait dans la même langue. L'un fait des textes, l'autre fait du cinéma.
C'est nécessaire à notre vie : c'est un métabolisme avec une production. On la jette. C'est un déchet. Même quand c'est beau, c'est un déchet de vie.
De temps en temps je tente d'en inscrire ou plutôt d'en réinscrire quelque chose. Je fais ça pour moi. Pas pour nous. L'autre, celui qui rêve, il s'en fout. Il sait qu'il n'a pas de comptes à rendre ici-bas. Ni ailleurs non plus. Ailleurs on ne rend pas de comptes. Cette histoire d'au-delà et de jugement dernier nous savons bien que c'est de la foutaise. Mais nous aimons bien connaître le mystère pourtant. Celui qui écrit, du moins. Parce que l'autre il s'en fout. Il connaît le mystère. Il baigne dedans. Il y nage comme il respire. Le poète l'imite dans son langage, il utilise les métaphores, les condensations, les substitutions, les renversements, toutes sortes de bricolage que Freud a trouvé au langage du rêve. Je pense à Henri Michaux : L'âme adore nager (Pour nager on s'étend sur le ventre. L'âme se déboîte et s'en va. Elle s'en va nageant...) à lire ou relire absolument (l'Espace du dedans, chez Gallimard). Le texte, une autre approche thérapeutique, tout un programme (diagnostic, traitement, prévention) ce n'est pas nouveau.

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