Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
sentiers en cours
13 décembre 2007

Revisitation

J’ai eu une amie très proche. J’ai eu une amie suffirait, c’est suffisamment rare. Je ne sais rien de l’amitié (ou me sens guère capable d'en disserter), sinon qu’elle – je la nommerai sans doute un jour – m’a transmis ce qu’elle avait de plus cher, transmis ce qu’elle a de plus cher, ce qu’elle est de plus cher, ce qu’elle est. Pendant que je me demandais comment pouvoir dire ça, voilà que ça se dit. Et finalement ça rejoint Montaigne (toute modestie mise à part). Transmettre ce qu’on est, rien de plus simple ? rien de plus rare ?
Je ne dis pas transmettre comme on parle d'héritage, bien que la mort l’a emportée et que cela (son âme, ou peut-être plutôt : l’âme de son âme) m'est transmis, je le dis parce qu’il s’agit de transmission et non d’échange. Rien n’est demandé de l’autre en échange, même s’il y a un contre-don : un accroissement, d’âme justement. Je sais que je suis en pleine revisitation, dans ce chantier. J’ai l’impression d’être avec un petit pinceau d’archéologue en train de nettoyer des vieux mots sur lesquels je viens de mettre la main. Et je vois que l’accent circonflexe de âme s’est heureusement éclipsé pour donner une amie.
Elle me disait : l’important dans le rêve ce n’est pas ce qu’il signifie mais le bien-être qu’il procure.
Mais le bien-être procuré est important et c’est cela que nous tentons de nommer – de reconnaître – à travers l’analyse. C’est aussi ce qu’elle a fait dans sa vie d’écrivain nommer et reconnaître.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité