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sentiers en cours
15 avril 2008

Soulages soulage le noir

P
Pierre Soulages polyptyque musée Fabre Montpellier

Dans l'ignorance où nous sommes de notre origine – et de notre fin, mais c'est normal puisqu'elle n'est pas encore, par définition – nous sommes voués à une sorte de navigation à l'aveugle (ne connaissant ni les tenants ni les aboutissants de notre voyage). Une pareille évidence, comme toutes les évidences, est bonne à rappeler puisque notre science s'ingénie à dépasser ou à mettre en doute les évidences. Dépasser, mettre en doute, oui. Oublier parce qu'elles nous gênent, crier plus fort pour les faire taire si elles résistent, ce ne serait certes pas digne de tous nos savants, de tous nos héros qui nous ont envers et contre tout éclairés jusque là.
L'évidence est toujours là – et c'est bien le véritable nerf de l'esprit humain – nous aimerions bien être libérés de cette ignorance de l'origine ! Mais dans cette quête, l'origine est toujours devant nous. C'est sans doute en ce sens qu'il faut entendre T.S. Eliot : la fin est l'endroit d'où nous partons.
Ce qui est certain, c'est que l'homme n'est pas premier (merci Darwin), lorsqu'il est arrivé le monde était en cours et c'est cela, semble-t-il, qui n'est pas concevable. Le monde ne peut être conçu (rien ne peut être conçu) hors de l'esprit. A mesure que l'on avance dans la connaissance, ce vertigineux hiatus, ce fossé, ne cesse de se creuser.
Les sciences cognitives et neurologiques sont littéralement un casse-tête, en regard de la question métaphysique qui, elle, est à jamais sans réponse.
Toute l'étrangeté, tout l'inconnu, tout le merveilleux, tout le mystère du monde n'est pas dans l'au-delà mais dans le monde visible lui-même : cela a été repéré depuis longtemps. Mais nous supportons mal d'agir sans nous concevoir à l'origine et à la fin.
Cela n'est peut-être pas le cas des grands artistes quand ils œuvrent.
Soulages, soulage-nous !

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Commentaires
T
s'invente une lumière...
C
Peut-être que l'humain n'est presque rien dans l'histoire de l'univers.
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