minimalisme

J'ai laissé ma feuille vierge.
L'écriture ne s'est pas déposée.
Elle a voleté au-dessus de cette blancheur étale, lisse à la main, au regard.
L'écriture avait des ailes blanches.
Elle déposait son message en passant, dans l'air, sa respiration accordée à l'instant de bonheur.

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Paul Klee. Vergesslicher Engel.
crayon.1939. Paul-Klee-Stiftung. Bern

Comments

[Nespas]

Ecriture virginale et immaculée, qui parfois se confie au silence...

[FERBER]

C'est un luxe qu'il faut savoir s'accorder, en prenant soin de le pouponner avec talc et tact de la mémorisation de l'écriture à venir, une sorte de dévotion, une sorte d'émotion. Cordialement

[celeste]

Ma feuille aussi est vierge. Les mots qui se pressent dans mes pensées refusent d'être écrits. Non, ce n'est pas ça, ce serait trop facile de les accuser, au contraire, je crois qu'ils aimeraient danser sur mon écran. Mais quelque chose en moi les retient prisonniers. Un blocage. Une ombre étendue qui ressemble à un pressentiment, celui d'une longue chute, de l'écroulement chaotique d'un monde désormais miné par l'angoisse du futur, la perte des valeurs humaines.
Et ma névrose, vieille compagne échappée de ma poche où elle reposait en silence, à nouveau frétille.
Elle me nargue et ricane, retient les mots et les phrases. Elle me dit "A quoi bon? Ta voix n'est qu'un murmure inutile."
Plus elle parle fort et plus je suis fragile.

Alors je m'organise pour trouver la riposte. Patiemment. Je dénoue les fils. J'écoute le silence. je m'imagine pierre moussue au fond d'un jardin fleuri. Les enfants m'escaladent et les amoureux s'appuient sur mon flanc pour échanger des baisers.

Merci Kelcun, pour la sérénité de tes mots.