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sentiers en cours
2 décembre 2009

gammes

ms011209Je m'amuse à écrire, c'est fastidieux, c'est courageux. Nice, la promenade des Anglais. La plage aux galets secs. Lorsque je n'aime pas il faut que je m'occupe. C'est alors que je peux apprendre à écrire bien. Comme un enfant. Le pianiste joue comme j'écris. Oh ! c'est beau... Vous croyez ?
Lorsqu'on aime ce n'est pas pareil, on rêve, on désire, on languit, on souffre.
Qu'y a-t-il donc à part aimer ? Comment se fait-il... je me remets à écrire à l'envers. J'écris tellement que je m'épuise en écriture. Je ne veux plus faire aucune philosophie. Seulement me divertir puisque je ne crois pas en Dieu. Je ne m'occupe pas de Dieu, de son mystère à déchiffrer. Dieu à aimer. Mais comment et pourquoi l'aimer ? Parce qu'on a besoin d'amour ? On nous l'a appris. L'enfant ne souhaite qu'apprendre. On a peur de lui apprendre ce qu'on ne sait pas ? J'aime que ça glisse, que l'encre glisse, je l'aime presque autant que parler, les mots sont un prétexte à la glissade de la plume sur le papier, glissade du canard sur la rivière, lorsqu'il arrive d'une virée en vol, ça gicle et ça glisse comme lorsqu'on fait l'amour le sexe dans le sexe, la chair contre la chair, mouillée, pulpeuse. Prétexte des images, des stimuli pour glisser la plume sur le papier. Plume d'oiseau si légère. Aimer Dieu, aimer l'oiseau aux plumes si légères et ma plume qui glisse sur le papier pour lui donner l'encre. Aimer, c'est cela. J'aime comme j'écris. J'écris en toi. Je t'écris. Et quand je ne t'écris pas j'écris dans l'air pour rejoindre un amour lointain. Ainsi mes sentiers, guidés par le désir. Ça se perd dans le sable, il n'y a plus d'eau, plus de mer, plus de plage de Nice, plus d'amour à rejoindre de qui je me languis, à qui j'écris comme une mouette qui crie dans le ciel bleu. Il y a un vrai chant du monde mais je ne l'orchestre pas. Je ne suis qu'un ruisseau dans le paysage, un ruisseau d'encre qui glisse sur le papier.
La maison qui nous accueille est chaude, un beau mur orange ocre velouté, des fenêtres en œuvres d'art, transparents rideaux sur des vallées vertes, fins roseaux de tissus ailes de libellules, laits de lumière, cabanes intimes caressées d'ombrages, souffle de brise, regards tendres. Présences chaudes, femmes oiseaux, posée dans un creux de laine, perchée sur un piquet, tissant une parure, modelant un enfant. Homme pensant, la tête dans la main, la passion animant le crayon. Femme cherchant des perles dans le ruisseau. Tout petits bruits, d'insectes, de papier, de souffles, tout petits bruits de pas.

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Commentaires
M
Un texte léger comme une plume et à la fois lourd de sens, plongeon dans ce Mystère....
P
Belle écriture!!!<br /> L'amour, comme l'écriture est partage. Partage d'une ligne, d'un geste, d'une trace que l'on laisse dans un ciel de tendresse jusqu'au jour où l'on jette l'encre dans le sable pour se poser, pour se reposer.<br /> Belle soirée,<br /> Pierre
C
Beauté de ton écriture, tes mots, comme un ruisseau<br /> <br /> et puis la plage de Nice que je connais si bien<br /> <br /> écrire écrire<br /> <br /> mais parfois les mots échappent, ou plutôt ils restent dans les pensées, tourbillonnent et s'envolent...<br /> <br /> Baci
F
C'est beau d'écrire comme un pianiste, ce qu'il y a de plus beau c'est l'ululement de la chouette impromptu venant contreverser l'harmonie du moment et des petits bruits malvenus venant enrichir les maladresses de l'écriture.
I
oui c'est un peu ça, les touts petits bruits de pas et le silence alentour jamais ne fuit, jamais ne se trompe la plume sur le papier c'était bien et maintenant les doigts sur les lettres directement <br /> bonne soirée à toi et merci de ta petite visite dans le nuage de la toile :)
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