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sentiers en cours
26 septembre 2009

limites

P1130060Ce soir le temps m'a pris par la main. Au-dessus de la rivière des ballets croassants de corbeaux lâchaient et rattrapaient leur troupe noire et harmonieuse. La boule orangée du soleil s'enfonçait à l'horizon. Le grondement continu du trafic sur le quai opposé mis à distance par le silence de l'eau. Les pigeons tout en douceur abandonnés comme pétales au vent. L'ombre se faisait peu à peu sur la promenade où s'attardaient  quelques riverains. Le journal reçu de mes amis du théâtre, courageux toujours dans leurs rêves, que j'ai lu assis sur un banc près de l'eau.
Le temps m'a inséré. J'étais à la limite extrême du bonheur d'être au monde. Une légère inquiétude se cherchait : je savais qu'il existait un au-delà du monde, puisque je l'étais presque.
J'ai vu les belles silhouettes sur le pont, elles passaient à travers ce soir doux de septembre. Une image s'est formée dans mon boîtier numérique, rencontre de ma pensée et de leur passée. Ils appartenaient au P1130063monde à cet instant à la manière des oiseaux qui se poursuivent.
Mais celui qui marchait seul, voyez comme il cherche le monde à sa limite.

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Commentaires
F
« Je dis donc que des images, des figures ténues sont émises par les choses à partir de leur surface, quasiment des membranes ou de l’écorce, comme on doit les nommer, parce que l’image conserve l’aspect et la forme de l’objet, quel qui soit, dont elle est issue avant de voyager dans l’espace » Lucrèce
P
celui qui marche seul.... quand je marche seule je suis le centre et le bord, dans ma pensée, mes sensations, au milieu de l'univers et à distance des êtres, les regardant de loin.<br /> B.
E
"Le temps m'a inséré. J'étais à la limite extrême du bonheur d'être au monde."<br /> superbe!<br /> j'ai traversé un tel état durant plusieur heures aujourd'hui... Une pure joie bouleversant les limites, un bonheur palpitant bruyament au rythme de mes pas et mon sourire lumineux qui faisait se retorner les voyageurs sur le quai du RER et les contaminait!<br /> ne pas chercher la limite surtout, savourer, simplement, uniquement savourer la Joie, car la limite fini toujours par resurgir.
A
être à la limite du monde...voilà bien la façon juste de dire cette espèce de sentiment vaporeux, presque une indolence, d'être hors de son corps, sur le bord de ce que l'on voit et entend, de ne pas se sentir concerné par le réel, avec juste le plaisir de se sentir vivant et l'incapacité totale dans l'instant d'élaborer une pensée sur quoi que ce soit. Souvent, en tous cas, je ressens cela comme ça, et 'être à la limite du monde' convient parfaitement, alors ...merci d'avoir trouvé les mots pour le dire
M
Photos complètement en phase avec le texte: <br /> "à la limite". Bravo pour les deux....
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