mots volés
Vous n'avez pas su le dire et je n'ai pas su l'entendre.
Et pourtant vous l'avez dit et je l'ai entendu.
Vous avez dû penser que je ne l'entendais pas, j'ai répondu un peu à côté ne pouvant qu'évincer votre propos – qui évinçait le mien.
Quelques jours ont passé. Peut-être avez-vous cheminé vers ce monde différent que je portais, comme je me suis avancé vers le vôtre.
Ce n'est pas que j'aie cherché à vous rejoindre, il m'importait trop de suivre mon chemin – mon chemin, c'était ma vérité d'être humain, parmi les humains, la comprendre, l'incarner. Cette vérité qui n'est que d'un mot – incertain – aimer. Mais nous sommes nourris de violence. Et nous avons tout à comprendre, en nous-mêmes, en nous tous.
Vous avez dit... comme venant d'une autre planète : pourquoi toujours tout ramener à l'être humain ?
Vous étiez à l'extérieur, quand j'étais à l'intérieur.
Ainsi devient possible la rencontre, car c'est cette membrane entre un monde et un autre qui est le lieu de toute réelle humanité.
gravure de Neela Govender (détail)