c'est la vie qui pousse
En moi comme dans cet arbre. Comme dans l'enfant emmaillotté qui venait de surmonter la dépression de sa naissance et se réchauffait. Ça poussait du dedans comme dans cet arbre, comme en moi quand le corps parle et va à la rencontre d'un autre corps et qu'ils s'aiment. Nous faisons alors éclater les bourgeons et les feuilles se déploient et prennent le soleil.
Si l'arbre n'a qu'un seul hiver par année, nous pouvons en avoir beaucoup plus – ou peut-être beaucoup moins. Il nous est nécessaire de vivre ces moments de retrait d'une énergie qui nous habite, mais que nous ne possédons pas, qui nous relie aux autres comme l'arbre à la terre.
Nous ne devons pas le reconnaître comme une pulsion de mort mais comme une aspiration à la mortalité commune, dont nous ne savons rien. Pas plus que le nourrisson. Pas plus que l'arbre. Il semble que notre conscience ait une limite.
Mais peut-être n'en a-t-elle pas, peut-être s'accroît-elle indéfiniment à la mesure de la créativité de notre langage. Comme un univers en expansion.