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sentiers en cours
7 novembre 2008

en parlant, en écrivant

Pendant qu'on déborde le cœur se réchauffe comme dans la casserole le lait. Le cœur enfin se donne librement. Il fait si froid dans le cœur lorsqu'on s'interdit de déborder.
Les débordements ne sont sans doute pas bien accueillis : ce n'est pas ce qu'on voulait lorsqu'on vous a mis sur le feu. On voulait vous faire chauffer pour vous consommer. Tiède, ou un peu chaud, ou très chaud, mais sans vous permettre de déborder à temps. A temps pour vous. Il vous faut apprendre à déborder, non pas d'instinct, comme si vous étiez seul au monde – ou seul en cause – mais au goût de l'autre.
Il vous faut sentir son attente, son plaisir ou son besoin. Voilà qui relève d'un art que vous ne connaissez pas très bien, qu'on ne vous a pas enseigné ?
Parlez. C'est ainsi, la parole est ce qui donne à l'homme la possible distanciation de l'instinct.

Pourquoi parler de ces choses-là ?
Ma feuille, tu es à mi-chemin de l'autre
tu es mon chemin vers l'autre
feuille, tu es le chemin – encre, tu es ma salive
mon fil et mon pas
sur la feuille je ne déborde pas, j'avance vers toi
à l'arrivée, que serai-je ?
une fleur ? comme celle au bout de la sève ?
au bout de la tige d'une plante ?
un chant ? comme celui de l'oiseau – ou un vol ?
nul ne sait ce que je serai,
une fois devant toi.

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