nuage volant
Tout en délicatesse, la musique des feuilles de maïs. Cherchant plus à dire qu'à écouter. Dans les mains du soleil comme ces maïs dans celles de l'air léger. Ou juste sentir. Arrêté sur le chemin au bord du champ dans une haute plantation verte drue comme des cannes ou des grands roseaux, caressée de soleil déclinant mais encore chaud et puissant. La musique douce à l'oreille comme le soleil à la peau. Animé de mon essentielle préoccupation de toujours : le dire et le sentir, sachant bien que ce moment, que cet acte ne sont essentiels que pour moi, et pour les lecteurs représentent peut-être, au mieux, comme une poignée d'air se glissant à travers leur champ.
Les feuilles de maïs, dans la disparition progressive du soleil, deviennent dédale envahissant tandis que haut vers le ciel l'érection triomphante de leurs flèches semble témoigner de toute la chaleur orgiaque de l'été.
Une vague d'oiseaux noirs silencieux passe au ras du champ d'abricotiers tout proche, comme un petit nuage volant.