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sentiers en cours
17 octobre 2008

travailler

Je ne suis que le centre vide d'un réseau de relations, familiales, amicales, ou hostiles. Le Je n'existe que par et pour les autres, l'interdépendance est réciproque et créatrice. Le monde naît de ma conscience, mais ma conscience naît du monde.
Jacques Brosse, Le bonheur-du-jour, samedi 15 septembre.
Je me dis que je vais noter cette note, qu'elle est mémorable. Je me dis que je suis un miroir, une éponge. J'absorbe et on pourra me presser.
Parmi les sensations et les pensées qui m'avaient aussitôt gonflé à la lecture de ces phrases, il y avait une chose un peu sombre, qui m'a fait penser à un "trou noir", à une dépression : le centre vide, ça ne me plaisait guère. Je m'aperçois que cette expression est associée dans la syntaxe à une forme négative : je ne suis que, qui se répètera ensuite : le Je n'existe que... Est-ce parce que Jacques Brosse était devenu bouddhiste, est-ce parce qu'il se défaisait peu à peu d'un poids, d'un moi, illusoires.
Le mot "vide" fait froid dans le dos, mais associé au "centre" – lieu positif par excellence, d'autant plus qu'ayant autour de soi un "réseau" – résonne bien en effet de la même manière que les mystérieux "trous noirs" qu'interrogent les physiciens, ou les "dieux" que supposent les religions.
Mais ce qui me captive le plus dans les quelques lignes écrites par Jacques Brosse, c'est l'énergie qui s'est emparée de ces mots, les a organisés en couples complémentaires pour leur faire exprimer avec tant de justesse le mystère même de notre univers.
Quant au mystère de la création (celle de l'écrivain, de l'artiste), il reste total et je me demande comment J. Brosse a travaillé ce petit texte si magnifique.

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