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sentiers en cours
29 décembre 2007

ah ! l'organisation

En un sens, rien ne ressemble moins à un chantier que celui-là. Un chantier ça s'organise. Un chantier repose sur la méthode. Ici, il s'agirait plutôt d'un terrain vague, d'un vague terrain d'avant la mise en chantier, ou laissé en chantier, au bon vouloir de ce qui "peut être".
En m'interrogeant sur les raisons qui m'ont fait choisir ce mot, j'en décèle deux sur lesquelles j'aimerais m'arrêter. Ou plutôt ralentir-travaux. Tout d'abord, ce mot lorsque je l'avais utilisé il y a de très nombreuses années – déjà comme titre de quelque projet lié à l'écriture – m'avait valu de recevoir un agréable écho, quelqu'un de proche (musicien) me disant y entendre "chanter". Cet écho m'est précieux et a indiscutablement sa part dans le choix du mot. Autre chose m'attache profondément à ce mot. Comme un amour particulier de ce qui n'est pas fait, ce qui est "en cours", qui est remuage, qui est à l'ouvrage. Ces deux derniers mots s'imposent alors que je sais qu'on dirait plutôt "remuement" ou "à l'œuvre", mais ces deux-là sont totalement étrangers à mon chantier. J'entends aussitôt plusieurs choses : la voyelle a est importante, je venais en écrivant à la ligne précédente profondémant de faire un lapsus qui m'avait mis la puce à l'oreille (pourquoi man ?), et voici que j'entends, avec ce remuage et à l'ouvrage, labourage et paturage, pourquoi ? est-ce parce qu'elles sont deux mamelles ? est-ce pour me rapprocher encore de ce que je brûle de savoir, de ce que je désire revoir ou recevoir : ce qui me manque de ma mère, puisque je suis né avant l'heure, encore en chantier, et pas du tout enchanté puisque je n'ai pas crié, ni bougé ni rien, avant d'être sauvé par des tapes bien portées, je crois. Toujours est-il que cette condition de prématuré, fondamentale pour moi, que mon psychisme a utilisé à toutes les sauces, se retrouve encore là.

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